Harcèlement scolaire, cyber harcèlement, addictions
Que faire quand l’ado ne va pas bien ? Que dit la loi ?
700 000 enfants seraient aujourd’hui harcelés en France. Ces chiffres donnent le vertige. Ce sujet n’a jamais autant été évoqué, et pourtant son ampleur comme notre impuissance sont grandissantes. Le phénomène augmente à mesure qu’on lutte contre.
Comment expliquer ce paradoxe ?
D’autant que les conséquences du harcèlement en milieu scolaire peuvent être graves et multiples : décrochage scolaire, somatisation, conduites autodestructrices, voir suicidaires.
Comment aider concrètement les enfants concernés ? Faut il changer de méthode ?
Et du côté de la Loi ?
Elle punit le harcèlement scolaire, mais aussi les violences scolaires et la provocation au suicide. Les victimes peuvent alerter la direction de l’établissement scolaire et les associations. Elles peuvent aussi demander à la justice de condamner pénalement l’auteur du harcèlement et de réparer leur préjudice. Mais dans les faits, ce processus est complexe car impliquant de disposer de preuves tangibles, et les condamnations peu fréquentes.
Chemin juridique, judiciaire, médiation, se faire justice soi même ?
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Marion, 13 ans pour toujours
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Ça marche ou ça ne marche pas ?
En cas de harcèlement scolaire, la victime ou ses parents peuvent d’abord prévenir la direction de l’établissement. Des mesures pourront d’être prises pour résoudre le cas, notamment dans le cadre du plan de lutte contre les violences scolaires.
En outre, tout membre du personnel éducatif (enseignant, proviseur…) qui a connaissance de faits de harcèlement doit avertir sans délai le procureur. Tous les renseignements concernant les faits doivent lui être transmis.
La victime et les parents peuvent aussi saisir la direction académique des services de l’éducation nationale (Dasen), notamment pour demander un changement d’établissement.
Si le harcèlement a lieu sur internet (cyber-harcèlement), vous pouvez contacter la police ou gendarmerie par messagerie instantanée.
Une messagerie instantanée (chat) vous permet de dialoguer avec un personnel de police ou de gendarmerie. À tout moment, l’historique de discussion pourra être effacé de votre ordinateur, téléphone portable ou tablette.
La plainte est ensuite transmise au procureur de la République par la police ou la gendarmerie.
La réception de la plainte ne peut pas vous être refusée.
POUR AUTANT EST CE QUE CE VASTE DISPOSITIF FONCTIONNE ?
Oui sur le plan judiciaire si et seulement si vous disposez de suffisamment de preuves pour étayer des faits de harcèlement.
Si ce n’est pas le cas – car le phénomène de harcèlement scolaire comme le phénomène du harcèlement classiquement entendu notamment dans le monde du travail, se déroule à l’abri des regards, dans un vase clos qui maintient la posture du parole contre parole – OU si les témoins ne veulent pas parler … Le parcours judiciaire sera long laborieux et surtout aléatoire.
Surtout, quand on porte plainte, on dénonce un système, on s’en exclut : concernant le harcèlement scolaire, en général, on enlève son enfant du climat scolaire harcelant. Donc quand on quitte le milieu qu’on dénonce il est parfois plus difficile de réunir ces fameuses pièces essentielles.
EN CONCLUSION, ne jamais hésiter à porter plainte dans les cas les plus graves.
Pour les cas moins étayés, la fuite est généralement la règle et une procédure pénale ne résolvera pas forcément la honte et l’humiliation ressentie par l’enfant.
Pour lui permettre de s’en sortir dignement et activement je vous renvois aux préconisations du Dr Philippe AIM dans son ouvrage récent.
Attention le diagnostic influence le pronostic.
Alexandre ZAKINE, psychologue addictologue, nous a alerté pendant le Webinair, sur le danger d’enfermer un enfant ou un ado trop tôt dans le statut de victime OU de poser un diagnostic trop net alors que les situations sont toujours éminemment complexes.
Je le rappelle, le contexte de harcelement n’est pas un phénomene grossier mais se tisse sans que toutjours auteur et victime ne s’en rendent compte au démarrage.
Donc sauf cas d’une gravité extrême, provocation au suicide par exemple, il faut rester vigilant dès les premiers signes pour travailler avec tous les acteurs du harcelement à la résolution des modalités provoquant le harcelement.
Prendre à bras le corps le phénomène dès qu’il se révéle : OUI
Enfermer dès les premiers signes un enfant dans le statut de victime ne fera qu’aggraver son cas.
Les campagnes de sensibilisation au harcèlement scolaire sont nombreuses et souvent pertinentes.
Cependant, celles qui mettent en avant les témoins de harcèlement, amis ou pas de l’élevé harcelé, et qui leur demandent d’être des Héros des cours d’école sont plus contestables.
1- On demande ainsi aux enfants ou ados de prendre des risques soit physiques en prenant des coups en défendant le camarade harcelé soit , plus insidieux, en étant harcelé via les réseaux sociaux.
Une participante du Webinair nous a livré l’exemple de son fils qui s’est retrouvé avec 10 jours d’ITT après s’être seul interposé contre une bande de garcons qui harcelaient son meilleur ami.
Il n’est donc pas possible de demander à nos enfants de prendre des risques que les adultes eux mêmes ont tendance à ne pas prendre.
2- Ces campagnes mettent majoritairement en avant les AUTRES et pas la victime elle même : le message à peine sous jacent est donc que l’enfant harcelé ne peut se défendre seul ! Et que les autres sont seuls habilités à intervenir.
C’est l’un des constats majeurs dressés par le Dr Philippe AIM dans son récent ouvrage. Il faut redonner à l’enfant et l’ado en souffrance les moyens de réagir.
3-Car et ce sera le dernier point, les enfants ou ados harcelés parlent difficilement de ce qu’ils vivent . Pourquoi ? Car d’abord ils ont honte de ne pas savoir se défendre. Aussi, ils ne veulent pas inquiéter leurs proches.
Quand un enfant ou ado finit par lâcher à ses proches ce qu’il vit, ce qu’il demande n’est pas forcément d’être défendue mais plutôt qu’on lui donne les outils pour se défendre lui même, pour faire face à la situation et non pas la fuir.
Car ce qui est vécu peut se revivre à l’âge adulte dans le monde amical, amoureux, conjugal, professionnel.. Le phénomène du harcèlement scolaire ne se termine pas quand on y a mis fin.
Il peut perdurer dans la structure psychique de l’enfant harcelé, qui si on ne lui a pas donné les clefs pour avancer et prendre en charge cette situation, se retrouvera probablement devant des situations similaires plus tard.
Il est donc urgent de donner à nos enfants et ados les moyens de s’en sortir non pas seuls, mais activement avec l’appui des adultes.